Life is Strange, la révolution tranquille

Dontnod, 2015

Life is Strange, c’est l’histoire de deux jeunes femmes qui affrontent l’adversité du monde qui les entoure, un monde étrange, à la fois familier et légèrement surnaturel. C’est l’exemple du meilleur de ce que peut faire naître la scène des III, ces studios de développement indépendant qui ont réussi et qui ont grandi ; qui veulent innover mais connaissent les contraintes du milieu économique dans lequel ils évoluent. C’est donc un jeu vidéo du compromis, mais pour le meilleur.

Oui, le jeu se situe dans une petite ville de l’Oregon, mais c’est l’occasion pour Dontnod d’en faire un vibrant plaidoyer contre le harcèlement des jeunes filles dans les lycées états-uniens.

Oui, le héros est doté de pouvoirs magiques, mais cette magie s’éloigne du cliché de la magie dans les jeux vidéo. Elle est proche de l’inquiétant, de l’incompréhensible des nouvelles fantastiques du XIXe siècle.

Oui, le jeu est épisodique, c’est-à-dire vendu en plusieurs “chapitres”, plusieurs “épisodes”, un format actuellement prisé par les développeurs indépendants, mais cela lui permet de trouver une rentabilité plus facilement, et d’explorer un format proche du film interactif. souvent tenté mais rarement réussi dans le milieu du jeu vidéo.

Oui, le jeu n’explicite pas tous ces engagements, mais cela lui permet d’être l’un des rares jeux à grand succès de 2015 où le héros est une héroïne, et où son homosexualité est toujours seulement sous-entendue, mais aussi toujours présente.

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